La vie parallèle de Mademoiselle G
Geneviève Pilon, Autrice
Pourquoi Indigne ?
Indigne me permis de me redécouvrir moi-même. Imparfait, tant au niveau de sa structure, de sa syntaxe que de sa fluidité, il représente pourtant une longue et belle traversée vers le rivage inconnu et déstabilisant de la création. Courageusement, avec détermination et assiduité, je renouai avec des passions abandonnées à divers carrefours de ma vie, occupée à poursuivre un idéal sociétal qui obstruait de plus en plus mon imaginaire.
Ce roman représente tous les domaines d'évasion qui me faisaient tant de bien durant ma jeunesse. Il m'offrit de faire de nouveau connaissance avec mes vieux amis, l'écriture, la poésie, le dessin et la musique. Il s'agit d'une oeuvre pluridimensionnelle puisque chacun des chapitres débute par un extrait lyrique d'une chanson en représentant son essence et s'accompagne d'un de mes propres dessins qui lui aussi s'en inspire.
Raconte moi une histoire
Adamo — C'est ma vie, c'est ma vie ; Je n'y peux rien ; C'est elle qui m'a choisi ; C'est ma vie ; C'est pas l'enfer ; C'est pas le paradis…
La création
Ai-je eu le contrôle de cette course folle vers l’ovule de celle qui me portera ou n’est-ce simplement qu’une question d’instinct, de survie, que de gagner la bataille contre ces milliers d’autres petits spermatozoïdes ? Est-ce que déjà, à ce stade, on a peur de la mort ?
Pourtant, moi j’ai peur de la vie. Peur de sces souffrances, peur de son ennui, de sa banalité, peur de ses défis, peur de ne pas y arriver, peur de ne pouvoir être à la hauteur.
Edith Piaf —- Pleure pas ; T'as les yeux trop beaux pour ça ; Pleure pas ; Ou bien moi, je pleure avec toi ; Pleure pas ; Mon pauvre grande, j'peux pas voir ça !
La tristesse
Je ne m’appartiens plus, le concept d’intimité me devient inconnu. Sous la douche, le seul espace privé qu’il me reste, je suis enfin seule avec moi-même, et le bruit de la chute de l’eau qui met ses pleurs en sourdine.
Luc Plamondon —- J’ai la tête qui éclate, j’voudrais seulement dormir, m’étendre sur l’asphalte et me laisser mourir …
La détresse
Est-ce que je m’ennuie de ma vie ? Je ne me suis jamais posée de questions quant à ma profession. Et même plus généralement quant aux chemins que je devais prendre. J’ai fait les choix raisonnables et responsables auxquels on s’attendait de moi sans même m’interroger quant à mes propres aptitudes, aspirations. Quant à ce qui pouvait être bon pour mon développement, selon ma propre personnalité, j’en ai condamné les passages. Je me suis perdue ou n’ai-je jamais tout à fait réussi à me trouver. Comme si la totalité de mon être me poussait dans une direction, mais que je ne pouvais en détecter les signaux puisqu’on ne m’avait pas appris à les déchiffrer. Donc, est-ce que je m’ennuie de ma vie ?
Si le coeur vous en dit ...
L’indignité c’est ce passage honteux que l’on se crée, que l’on s’impose, que l’on croit mériter et dont l’étroitesse nous confine à ne voir que nos travers. Miroir indissociable du saint équilibre dans lequel la société nous confine. C’est cet entonnoir, que les impuretés que nous sommes ne peuvent traverser pour être contenues dans le contenant qu’est le monde fonctionnel et pourtant illusoire dans lequel nous évoluons.
L’indignité tue autant physiquement, qu’émotionnellement la personne qui en est atteinte. À moins que cette dernière la bafoue l’ignore ou encore lui fasse une guerre pour lesquels les idéaux et les croyances portés en soi seront les plus forts.
Mais certains n’ont pas les armes pour y faire face. À travers deux entités, mère et fille, cette histoire mène de front deux facettes que sont la résilience et l’abandon. Dans une société de plus en plus malade qui n’a su prendre soin d’êtres dont les particularités ne sont pas une plus-value à l’échelle de son capitalisme, le désœuvrement, mais aussi l’espoir peuvent en être les conclusions.